Lors des Rencontres théâtrales interscolaires de l’Orne organisées à Flers, des élèves de l’EpiFa de Caligny et du lycée Saint-Thomas d’Aquin ont pu s’essayer à la pratique théâtrale avec Sabrina Kouroughli, metteuse en scène du spectacle L’art de perdre, et Sarah Copany, toutes deux de la compagnie La Ronde de Nuit. À l’occasion de cette journée, ils se sont également aventurés dans le monde de la présentation radiophonique aux côtés des animateurs de la radio associative Zones d’Ondes et sont revenus sur leurs impressions du spectacle.
Un regard neuf sur le spectacle L’art de perdre
Élèves de terminale et première au lycée Saint-Thomas d’Aquin de Flers, Nils, Amélie, Justine, Annie et Clara analysent la pièce découverte trois semaines auparavant. Si certains regrettent la longueur des monologues ou le manque de clarté du titre qui les a perdus, l’œuvre semble les avoir touchés. « Les acteurs transportent plus par l’audio que le visuel », annonce Nils. Très présente dans le spectacle, la musique traditionnelle algérienne déstabilise également les élèves les moins familiers avec ces sonorités nord-africaines. Néanmoins, elle permet une immersion plus efficace dans le monde du personnage principal, Naïma.

Introspection, multiculturalisme et crise identitaire
Née d’une famille franco-algérienne et d’un grand-père harki, le personnage principal cherche à comprendre ses origines. « Les personnes de double nationalité se cherchent elles-mêmes », indique l’une des élèves, « elles vivent une culture mais naissent d’une autre », un enjeu qui touche certains lycéens et les amènent à se reconnaître dans le personnage. Le spectacle leur a également permis de faire le lien avec leurs cours d’Histoire qui abordent la guerre d’Algérie, en l’enrichissant avec le point de vue des harkis.
Une approche qui enchante les professeurs
Trois professeurs accompagnateurs se sont prêtés au jeu de l’interview et ont répondu aux questions de Lucille et Chloé. Pour eux, les Rencontres Théâtrales Interscolaires de l’Orne sont une occasion pour les lycéens de sortir du milieu scolaire et du cadre de la notation. Elles leur permettent d’initier les jeunes à la culture d’une autre façon. Sans cette initiative, nombre d’entre eux n’auraient peut-être pas poussé les portes d’une salle de spectacle.
Entre la radio et la scène, les Rencontres théâtrales interscolaires ont pu permettre aux élèves de gagner en confiance et de se confronter au milieu professionnel culturel, notamment en entrant en contact direct avec des acteurs du spectacle vivant : Sabrina Kouroughli, metteuse en scène, comédienne et fondatrice de la troupe La ronde de nuit, et Audrey Soulé, chargée des relations publiques, de l’action culturelle et du jeune public. Peut-être de quoi faire naître quelques vocations ?