Dom Juan, c’est l’histoire d’un homme qui court. Il fuit les promesses faites, les femmes aimées un instant, la morale et même Dieu. Écrit par Molière après la censure du Tartuffe, le texte n’a pas tardé à déranger lui aussi, malgré un succès immédiat. On y suit Don Juan Tenorio, noble séducteur et provocateur, en cavale après avoir abandonné Done Elvire. Sur sa route, il enchaîne les conquêtes, brave la vengeance, défie les morts – jusqu’à dîner avec la statue d’un homme qu’il a tué. Dans cette relecture contemporaine, le metteur en scène voit en Don Juan un être troublé, enfant du doute plus que de l’arrogance. Une figure qui questionne, par son refus de croire, nos propres désarrois modernes. En actualisant les costumes et les codes, la pièce tisse un pont entre les angoisses du XVII^e siècle – la disparition de Dieu – et celles d’aujourd’hui : perte de sens, crise de foi, chute collective masquée par des apparences confortables. Le mythe de Dom Juan devient alors le miroir d’un monde qui vacille, trop bien habillé pour le reconnaître.

Ce spectacle fait usage d’effets stroboscopiques.