À l’occasion des Rencontres Théâtrales Interscolaires de l’Orne organisées par la Scène nationale 61, des élèves se sont mis dans la peau de chroniqueurs radio pour interviewer des professionnels du spectacle vivant : Sabrina Kouroughli, comédienne et metteuse en scène du spectacle L’art de perdre, et Audrey Soulé, chargée des relations publiques, de l’action culturelle et du jeune public à la Scène nationale 61.
Le parcours d’une comédienne
Au micro des élèves, Sabrina relate son arrivée dans le monde du théâtre. D’abord dans un club à l’école, puis au Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris, c’est sa rencontre avec un metteur en scène qui la pousse à rejoindre cette facette du théâtre vivant. Elle fonde en 2001 la compagnie La Ronde de Nuit avec Gaëtan Vassart, rencontré au Conservatoire. Leurs créations portent notamment des récits d’exil, de quête d’émancipation et de liberté des personnages féminins dans la littérature.
Mettre en scène un roman : un travail de longue haleine
Si la troupe s’était déjà prêtée à l’exercice avec l’adaptation d’Anna Karénine de Léon Tolstoï, mettre en scène un roman n’est pas des plus aisé. Sabrina indique connaître l’autrice du roman L’art de perdre, Alice Zeniter, ce qui l’a considérablement aidée notamment dans la prise de contact et la cession des droits en vue de l’adaptation, mais la longueur du texte implique de nombreux aller-retours entre le plateau et la table d’écriture.

Un métier des coulisses : chargée des relations publiques, de l’action culturelle et du jeune public
Après Sabrina, c’est Audrey Soulé qui répond aux questions de Céleste et Adèle. Son rôle implique de mettre en place des actions pour inciter le plus grand nombre à passer la porte du théâtre et défaire les a priori, pour convaincre que le théâtre est fait pour tous. C’est notamment elle, avec l’équipe des relations publiques, qui se charge de mettre en place les Rencontres Théâtrales Interscolaires de l’Orne et de répondre à des appels à projets de l’État et des différentes collectivités territoriales pour financer des actions culturelles.
Une profession d’inattendus
« On travaille avec de l’humain », explique Audrey, « donc tout peut arriver ». De la gestion d’annulations de dernière minute à la réadaptation soudaine des projets, c’est un métier d’imprévus qui requiert beaucoup de sang-froid et d’adaptation. Mais c’est également un métier qu’on ne fait pas par hasard : c’est une profession où l’on donne beaucoup et qui cause beaucoup de fatigue, mais porter un projet à terme crée des émotions indescriptibles.
Sabrina et Audrey s’accordent sur ce point : les métiers du spectacle vivant, autant sur la scène qu’en coulisses, sont difficiles. Il s’agit de métiers de passion et de vocation avec peu de places et beaucoup de candidats, mais particulièrement gratifiants et épanouissants.